Citation : " (...)Viennent ensuite les nourrices (images de la terre nourricière), assises dans un fauteuil d'osier et allaitant  un ou deux enfants. Ce "lien du lait" est unique dans l'Occident romain, et typiquement gaulois." 

Maurice Franc "Les figurines de terre blanche de l'Allier" Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais, 1er trimestre 1990

COMBS-HUMPHREY James

 

Texte : Coombs-Humphreys James

Berger Félicien

 

 

La sculpture qui noircit le cœur des rois.

 

Venus protectrice photo dominique boutonnet

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Catégorie « œuvre collective »,

Seconde B

Lycée du Bourbonnais

03000 Neuvy

 

 

Le 28 novembre 1314, à la veille de sa mort, Philippe IV le Bel, veut transmettre l’héritage de son père à ses enfants.

Trois choix s’offrent à lui, son fils aîné Louis X, le cadet Philippe le Long et le benjamin Charles IV le Bel. L’héritage est une petite statuette d’une valeur inestimable du point de vue familial et de sa valeur monétaire, elle est transmise de père en fils depuis fort longtemps.

 

Le 29 novembre, tôt dans la matinée, le roi meurt, il n’a pas le temps de décider qui aura la succession de la statue, mais il laisse une lettre sur sa table de chevet. Sur cette lettre, il est écrit :

 

« Mes chers fils, si vous lisez ceci c’est que je suis parti rejoindre votre mère. Je n’ai pas eu le temps de choisir le successeur de la statue. Louis X, tu hériteras du royaume, donc tu n’auras pas la statue mais je ne peux choisir lequel de tes deux frères possédera celle-ci.

Je vous partage tout mon or, argent en trois parts égales, faites-en usage selon bon vous semble.

Je vous prie de bien vouloir prendre soin les uns des autres.

À bientôt. »

           

            À la lecture de cette lettre, l’aîné mécontent de ne pas avoir la statue, songe à voler la statue pour l’avoir à lui tout seul. Quelques jours après, Louis X rentre dans la salle des trésors où la statuette y est cachée, il cherche celle-ci en vain, mais fait tellement de bruit que ses deux frères l’entendent, ils pensent que quelqu’un vole la statue. Alors ils prennent leurs épées et descendent dans la salle. Au même moment, Louis X trouve la statue et essaye de la cacher dans sa chambre, mais, à ce moment-là les deux frères rentrent dans la chambre et tombent nez à nez avec l’aîné. Ils l’attachent et commencent à lui poser des questions. « Pourquoi as-tu essayé de voler la statue ? » Louis X répond qu’il est l'aîné, alors elle lui revient de droit. Les deux frères se demandent comment il a fait pour découvrir l’endroit où se cachait la statue. L’aîné affirme que ce sont ses gardes qui l’ont informé, qu’ils sont entrés dans la salle des trésors pour y cacher la statue.

           

Pris de colère, le cadet de la fratrie regarde dans les yeux son plus jeune frère, à ce moment-là, d’un simple regard, ils comprennent qu’ils vont commettre un régicide.

Charles, par le pommeau de son épée, frappe la tête du roi. Philippe arrache le rideau et le passe autour du cou de Louis X pour l’étrangler pendant que Charles le tient. Au bout de quelques minutes, la mort s’empare du roi sous la main de ses deux frères. Le corps froid de Louis X reposant sur le sol fait prendre conscience aux deux frères de leur acte. Il faut maintenant détruire toutes traces de crime sous le regard de la statue déposée sur la table de chevet.

Ils attendent que les douze coups du clocher retentissent pour déplacer le corps en toute discrétion. Charles, tremblant de terreur, suit les instructions de Philippe. Il décroche tous les rideaux du lit, enroule le corps à l'intérieur et le transportent tous les deux dans les sombres couloirs du château, en prenant garde de ne croiser personne, jusqu’à la porcherie.

Philippe demande à Charles de faire le guet pendant que celui-ci va chercher un couteau de boucher. Sous les hululements d’une chouette, Philippe demande à Charles de tenir les membres de Louis pour qu’il puisse le découper, membre après membre. Durant cette affreuse tâche, Charles lâche des sanglots.

Une fois tous les membres découpés, Philippe scarifie les cheveux de Louis, et grâce à une pince, il lui arrache les dents une par une.

Les deux frères jettent les membres aux cochons qui les mangent et lancent les dents dans une rivière la plus proche du château, brûlent les rideaux et cheveux non loin de cette rivière.

En revenant au château, Philippe donne l’ordre à Charles d’aller se coucher pendant que celui-ci fait échapper le cheval du roi Louis et cache toutes ses affaires pour faire croire à un départ du roi.

           

Le lendemain matin, tous les nobles de la cour cherchent le roi Louis. Apeurés, ils vont dans la grande salle du château demander à ses frères où est le roi. Philippe demande aux gardes d’aller inspecter la chambre de Louis et Charles part inspecter le village accompagné de gardes pour trouver le roi. Au bout de plusieurs heures, toujours aucune trace du roi. Charles, pris de panique devant la froideur de son frère Philippe, qui, quelques heures plus tôt avait découpé leur propre frère, dit à la cour qu’il part explorer les environs lointains du château ,seul pour rechercher le roi. Il se dépêche d’aller dans sa chambre revêtir son armure en cachant la fameuse statuette dans son paquetage, prend son cheval et part au galop sous une pluie battante.

Philippe ne se doutant de rien prend facilement la place du trône oubliant la statuette.

 

Ne sachant pas où aller, Charles prend la direction du château d’Avrilly, ancienne demeure de son arrière arrière-grand-père. Après des jours et des jours de voyage à travers bois et champs, il arrive épuisé au château. Il demande à ce qu'on lui prépare la chambre de la plus grande tour du château et qu’on donne à dîner. Tout en posant son armure, il observe les peintures se trouvant dans la grande salle du château et voit sur une de celles-ci la fameuse statuette.

Par cette peinture, il comprend la valeur de cette statuette en observant la toile. Y sont représentés le père de son arrière arrière-grand-père tenant son fils dans les bras, affectueusement, et l’enfant tenant la statuette sur ses genoux. Une inscription était marquée en bas de la toile « quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille ».

Il comprit à ce moment-là qu’il n’avait ni ami et surtout plus de famille. La peur l'envahit à l'idée que son frère Philippe le retrouve et s’empare de cette statuette, qui pour le nouveau roi ne représente qu’une somme d’argent et non l’amour qu’une famille doit se vouer ou se donner.

           

Après avoir mangé, il demande où se trouve la rivière la plus proche et prend le chemin pour se rendre à la rivière appelée « Allier ». En arrivant au bord, il remarque un arbre doté d’une cavité et cache la statue dans celui-ci. Épuisé par son long voyage, il veut se baigner dans la rivière mais ne sachant pas que le courant de cette rivière est très violent, il se fait prendre par le flux de l’eau et ne peut atteindre la rive, il sent l’eau remplir ses poumons et se laisse emporter par l’Allier en se disant qu’il l’avait mérité à cause des atrocités commises à l'encontre de sa famille.

Dans les semaines suivant le départ de Charles, Philippe devient roi et oublie la statuette.

           

Quelques années plus tard, quand Philippe sent son dernier souffle arriver, il comprend qu’il ne transmettra rien de valeur familiale à son seul fils et mourra de désespoir en pensant à tout le mal qu’il a engendré à cause d’une statuette qu’il a perdue.

 

 

FIN

 

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